Arcimboldo est un peintre extraordinaire, qui est sorti de l'oubli au cours de ces dernières décennies, grâce à l'action des surréalistes et tout particulièrement d'André Breton.
Peintre de l'artifice, des assemblages subtils et de l'allégorie, Arcimboldo a traité avec humour et fantaisie les personnages de la cour de Habsbourg et en particulier l'Empereur Rodolphe II.
A la fois caricaturiste et peintre de la nature, il a donné avant l'heure, ses lettres de noblesse à la biodiversité, aussi bien qu'à la caricature. Dans une dimension qui reste encore inégalée, il a mélangé au fil des saisons : les fruits, les fleurs, les légumes, les graines et les racines, pour évoquer avec poésie, toutes les dimensions de la vie. Pour Arcimboldo, le monde estun jardin où il devient maître du temps et des saisons ! L'oeil est cerise ou myrtille, l'oreille champignon, les cheveux raisins et lnature est à la fois musique et fantaisie !
Il faut absolument découvrir cette exposition, d'abord parce qu'elle est magnifique, ensuite parce qu'elle regroupe l'ensemble des œuvres du peintre. Enfin, parce que dans le contexte sociologique actuel, ces tableaux retrouvent toute leur dimension politique initiale.
En effet, la vie, les végétaux et la diversité de la nature redeviennent en ce début de XXIème siècle, des enjeux de société et c'est pour toutes ces raisons que nous sommes ravis d'avoir été associés à cette manifestation !
Car, pour la première fois, le parcours de ce peintre si longtemps oublié est ici retracé.
Venu de Milan, où il composa les vitraux de la cathédrale, il peint d'abord des portraits conventionnels de l'empereur et des personnages de sa cour. Mais, à la lisière de la Renaissance et du maniérisme, il va composer d'étranges portraits, têtes anamorphiques, qui assemblent des objets appartenant à la même catégorie.
Fantastique ? Maniérisme ? Baroque ?
Les étiquettes glissent, toujours incomplètes, tandis que s'affirme ce «pouvoir de choc» dont Mandiargues fait l'éloge. André Breton admire la possibilité qui naît alors d'une «double lecture» où s'annonce déjà la démarche d'un artiste comme Dali. Roland Barthes, lui, considérera Arcimboldo comme un «ouvrier de la langue», qui utilise métaphores et métonymies, dénombre le détail pour le rendre «sensationnel» !
http://www.museeduluxembourg.fr/
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