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Depuis la fin de la dernière guerre, la mondialisation des échanges, des moyens de communications et des systèmes de productions génèrent sur le plan alimentaire, une situation d'abondance tout à fait nouvelle et exceptionnelle, à laquelle les hommes n'ont pas été préparés ! En parallèle, on assiste à la multiplication de nouvelles maladies, qui vont jusqu'à remettre en question, tous nos systèmes de santé ! Aussi paradoxal que cela puisse paraître, dans un contexte d'hypermarchés pléthoriques, de richesse économique et de systèmes sanitaires performants, les phénomènes de malnutrition se généralisent et même se banalisent ! Dans tous les cas, les termes de « mal-bouffe »et de « signes de qualité » se popularisent, mais de nombreuses questions demeurent sans réponse. Pour l'avenir, de nombreux enjeux sont à relever : nous devons impérativement chercher à imaginer de nouveaux systèmes de productions, capables de nous permettre de vivre en bonne santé, pour mieux profiter de la vie, tout en préservant l'avenir de nos enfants ! La mise en application de la physique quantique, de l'électronique et de l'informatique sont à l'origine de la troisième forme de révolution industrielle, qui est apparue durant la deuxième moitié du XXème siècle. Avec la généralisation de la démocratie, des moyens de communications, de l'Internet, des transports aériens, maritimes et routiers, la multiplication des échanges, l'omniprésence des industries chimiques et la diffusion des techniques, un contexte économique nouveau s'est rapidement mis en place. La planète est devenue un village, où les biens comme les informations s'échangent à la vitesse de la lumière, aux dépens des petites productions et des identités locales. La mondialisation crée un contexte particulier, qui génère à la fois uniformisation et standardisation. Pour la première fois dans l'histoire de la vie animale, les hommes n'ont plus à lutter ou à s'inquiéter pour leur subsistance : l'abondance est au rendez-vous, toute l'année et au coin de la rue (tout au moins en théorie et en occident !). Une offre pléthorique, industrielle et standardisée à l'échelle planétaire, a été mise en place autour de matières premières basiques telles que les sucres, les graisses, le sel et quelques protéines, issus de systèmes de productions, présentant le plus souvent des écobilans particulièrement négatifs et dans tous les cas, totalement déconnectés du rythme des saisons, aussi bien que de celui du vivant. Malheureusement, les hommes n'ont jamais été organisés pour gérer ce type de situation. Habitués à « gagner leur pain quotidien », en fonction des disponibilités offertes par la nature et les saisons, ils n'ont jamais appris à réfléchir, à penser et à organiser leurs choix. L'apparition de l'existentialisme et la montée en puissance de l'individualisme ont généré par ailleurs, de nouveaux comportements, accentué l'éclatement de la famille, compliqué les rapports sociaux et favorisé la déstructuration des repas. Les conséquences de tous ces bouleversements rapides ont été multiples pour tous les individus, tant sur le plan de leurs habitudes que de leurs modes de vie : le tissu agricole a disparu du monde rural, les résidus, tout comme les pollutions, se sont multipliées au rythme de la généralisation des échanges, la délocalisation des cultures s'est généralisée et de nouvelles pandémies sont apparues : obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, allergies, dégénérescences des cellules, cancers, etc.... En résumé, les pays occidentaux ont réussit l'exploit, de faire ressurgir les symptômes de la malnutrition, dans un contexte d'abondance généralisée !!! Mais dans le cadre d'une société « post-moderne », de plus en plus avéré, de nouveaux enjeux collectifs sont apparus tels que l'Agriculture Biologique, la préservation du monde vivant, la protection de l'environnement, la gestion des risques, le sens du progrès et de la science, ou encore la mise en place d'une meilleure relation avec « le sauvage ». Encore très marginaux et parfois même embryonnaires, ces thèmes sont pour toute une nouvelle génération, sources d'espoirs autant que d'espérances ! Sur le plan de nos comportements quotidiens et alimentaires, cette mutation génère de nouvelles habitudes, qui se concrétisent dans la recherche d'une meilleure densité nutritionnelle, dans la consommation de fruits et légumes, le développement du Bio, le respect des saisons, la prise en compte des anti-oxydants et des minéraux, le choix d'une plus grande diversité, aussi bien que dans la volonté d'imaginer de nouvelles formes ou expressions de la gastronomie !
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