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« Le culte de l’avenir et la foi dans le Progrès ,imaginé comme la somme de tous les progrès, représentent les deux piliers de la religion civile des Modernes. Ils ne se sont pas seulement constitués à la même époque, ils sont logiquement inséparables : la mort de l’un est celle de l’autre. Leur synthèse classique aura été, du XVIIè siècle commençant au XXème siècle finissant, la croyance en un avenir meilleur ! »

Dans cet essai, Pierre-André Taguieff analyse les fondements de l’idée de progrès. En montrant comment sa « théorisation » s’est transformée au fil des avancées de la connaissance et des mutations du paysage planétaire, il souligne en ce début de millénaire, les illusions, les contradictions et les effets pervers, de cette « foi aveugle en l’avenir ». Par rapport à « une société occidentale qui a confondu le confort avec la civilisation », il pose le problème « d’un monde artificiel qui pénètre et empoisonne le monde naturel » et d’une « pensée faustienne qui commence à ressentir la nausée des machines » !

Dans le même esprit, il analyse les conséquences de la vitesse et d’un « individualisme postsocial », qui ne se nourrissent plus de perspectives partagées, seules capables de nous permettre de vivre dans un horizon rempli de sens, de partages et de projets communs. A travers ce discours de synthèse, qui se lit presque comme un roman, il nous propose avec courage et perspicacité, de réapprendre à « habiter le temps » !