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Le repas occupe dans les civilisations antiques, une place symbolique de plus en plus grande. Il est pris en commun et devient à la fois, un signe de civilisation, un acte et un moment politique majeur. Grâce au développement des premiers transports routiers et maritimes, les activités commerciales se développent et sous l'impulsion de Rome, l'agriculture méditerranéenne se spécialise, afin de pourvoir aux besoins d'une population qui devient de plus en plus importante. Autour des festins et des banquets, toute une gourmandise et même une goinfrerie se mettent en place, avec parfois de nombreux excès et même beaucoup de dérapages. Cette place sociale dévolue aux repas, qui est tout à fait nouvelle, nous est relatée à travers de nombreux mythes, histoires et écrits. Festins, banquets et symposium deviennent des moments importants de partages, de convivialité, de relations humaines et politiques, à l'intérieur même de la cité ou de la communauté. Chez les grecs, le banquet définit véritablement le statut humain. Le fait de manger en commun devient un important signe de civilisation, que l'on retrouvera à Rome, dans toute la symbolique et la portée politique des banquets. Fondée sur des pratiques d'une grande frugalité, à base de pains, fromages, olives et fruits, la civilisation romaine a évolué lentement, au fur et à mesure de l'affirmation de sa puissance et de sa richesse, vers plus de convivialités, d'opulences, de fastes, de plaisirs et d'excès.
La « cena » est devenue un véritable repas de fête, un banquet, qui donnait lieu à une profusion de nourritures, de vins et de raffinements ! Toutes les extravagances culinaires étaient permises et le plus souvent, la gourmandise n'avait pas de limites .... Quant aux Gaulois, peuples plus septentrionaux, ils profitaient d'une cuisine réputée, pour sa qualité et sa diversité. Territoire riche et productif, la « Celtique » était un grenier à céréales, où l'on consommait fréquemment des ragoûts de viandes, des soupes, des potages et des potées de légumes, cuites dans des jattes en terre. La qualité du pain gaulois et des charcuteries, étaient largement reconnue et appréciée, en particulier par les romains. Mais dans chacune de ces trois civilisations, les raffinements de la cuisine étaient chaque fois réservés aux groupes sociaux dominants et en particulier aux rois, empereurs, princes et religieux. Les classes populaires ne devant se contenter que de bouillons ou de bouillies sommaires, de lait, de fruits secs et des plantes de cueillettes, tout comme les "chasseurs-cueilleurs" de la préhistoire !
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