Pilotée par le Rectorat de la Région Aquitaine, l’Inspection Académique de la Gironde, la DRAF ( SRFD et Mission Développement durable), le CRARC ( réseau des professeurs sociaux -culturels de l'enseignement agricole), la DIREN, GRAINE (réseau d’éducation à l’environnement), le Relais Patrimoine et Tourisme, le Musée Gourmand « Oh ! Légumes Oubliés », cette journée a été placée sous le soutien du Comité Français de la Décennie de l’Education pour le Développement Durable.

Elle avait pour objectif de :

- mener une réflexion sur la pratique de l’Education à l’Environnement pour un Développement Durable dans le domaine de l'alimentation,

- promouvoir les dispositifs "Programme nutrition, prévention et santé des enfants et des adolescents en Aquitaine" conduit par le Rectorat, l'URCAM, la DRASS…, le programme d'éducation nutritionnelle NUTRIA et le dispositif EEDD (Education pour l'environnement pour le développement durable), Ø Valoriser les expériences dans ce domaine et projeter de nouvelles actions, Ø Faire émerger les besoins des enseignants et actualiser leurs ressources,

- réfléchir à construire des réponses concrètes et opérationnelles, et poursuivre l'initiative d' "ASSISES DE L'EDUCATION A L'ENVIRONNEMENT POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE". En effet, en décembre 2002, l'assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 57/254 relative à la Décennie des Nations Unies pour l'Education en vue du Développement Durable (DEDD 2005/2014)

Le colloque international sur l'EEDD, organisé par le Professeur Michel Ricard en avril 2004 à Paris a permis aux éducateurs et formateurs de conjuguer leurs expériences et leurs savoirs afin d'élaborer des recommandations en matière d'éducation et de formation. L'éducation à l'environnement pour un développement durable (EEDD) a fait son entrée à l'école, de la maternelle à la terminale, en septembre 2004. Les enseignants, à tous les niveaux, sont très intéressés dans les questions de développement durable et ils sont nombreux à déjà mettre en œuvre leurs propres modèles d'éducation en vue du développement durable. Cette première année de généralisation de l'EEDD doit contribuer à identifier des projets et mener une réflexion sur les ressources et les partenariats susceptibles d'enrichir et de soutenir les projets pédagogiques.

Des programmes d'éducation nutritionnelle ont été mis en place en Gironde, tel que " Nutrition, prévention et santé" ou "NUTRIA 33", afin de sensibiliser les enseignants et les élèves aux pratiques alimentaires.

Quelques témoignages de participants …

Extraits de la conférence du Professeur Ricard - Chargé de mission par le Premier Ministre et Président du Comité Français pour la Décennie en vue du Développement Durable

...Le seul acteur légitime du développement durable est celui qui va sur le terrain pour mettre ses propos en œuvre ...

La décennie 2005/2014 doit renforcer l'éducation pour un développement durable. La thématique de l'alimentation mérite d'y être abordée pour contrer les comportements néfastes à l'environnement et la diminution de la diversité biologique.

....La démarche en bio de la Cuisine Centrale de Bègles

Témoignage de Mrs André et Fortage

La cuisine centrale de Bègles est en régie directe, autonome en liaison chaude. La préoccupation quotidienne est de cuisiner de produits bio. Cela représente un approvisionnement à hauteur de 30 à 40.000 euros par an. Il existe un projet de mettre ne place du pain bio, de faire les menus en associant bio et qualité. Les sources d'approvisionnement favorisent les producteurs locaux et suscitent des améliorations concernant la viande bio.

... Opérations 10 par jour et la Fraich'Attitude

avec Mme Virginie Roux, diététicienne à INTERFEL Aquitaine, intervient dans les écoles sur des projets liés aux fruits et légumes.

Elle présente la campagne "10 par jour" et la Semaine "Fraich'attitude"

10 par jour est une invitation pour tous à rééquilibrer son alimentation
...en accordant une plus grande place aux fruits et légumes frais.

En France aujourd'hui, nous consommons en moyenne 5 fruits et légumes différents par jour, mais cette moyenne cache de grandes disparités : certains se situent déjà autour de 7 ou 8 , tandis que d'autres sont encore nettement en dessous de 5.

Or les experts recommandent de consommer entre 400 et 800g de fruits et légumes chaque jour, répartis entre les différents repas de la journée (soit entre 5 à 10 portions de fruits et légumes par jour). Par conséquent :

• 400g/jour est le seuil minimum à atteindre pour les faibles consommateurs de fruits et légumes.
• 800g/jour est l'objectif à atteindre pour les consommateurs moyens de fruits et légumes.

La Fraîche Attitude, ce n'est pas un régime mais un état d'esprit, qui consiste à retrouver sa vraie nature : se faire plaisir tout en respectant son corps avec des produits sains et naturels.

Adopter la Fraîche Attitude, c'est :

• Accorder plus de place dans son alimentation aux végétaux, et en premier lieu aux fruits et légumes frais.
• Pratiquer une activité sportive.
• Chercher un équilibre de vie, une convivialité partagée.

La Fraîche Attitude, c'est la santé par le plaisir.

Pourquoi diversifier sa consommation... Parce que chaque fruit ou légume possède sa propre particularité nutritionnelle (l'orange est réputée pour sa richesse en vitamine C alors que le chou se caractérise par ses substances soufrées) et que chaque partie de la plante telles les racines (carotte, navet, betterave, radis...), les feuilles (chou, épinard, salade...) ou les fruits (pomme, tomate...) présente des éléments complémentaires.

Aussi, c'est en diversifiant sa consommation et en combinant différents fruits et légumes qu'on retire le maximum de bienfaits. 5 par jour, soit environ 400 g, c'est le minimum. Mais c'est avec 10 que vous atteignez les 800 g souhaités selon les experts.

L'idéal est de les consommer crus (fruits à croquer, crudités, salades) car ils sont ainsi 2 à 3 fois plus riches en vitamines. Autre avantage, ils sont peu caloriques, vous permettant d'équilibrer votre alimentation quotidienne sans surcharge.

La semaine de la fraich'attitude est une action nationale de sensibilisation pour prendre conscience de l'urgence de retrouver un équilibre alimentaire, retrouver une consommation importante de produits naturels essentiels à la vie de chacun : retrouver une alimentation simple de produits vrais.

Redécouvrir les fruits et légumes est l'objectif majeur de cette semaine de mobilisation nationale.

Tous les acteurs qui peuvent jouer un rôle feront découvrir, déguster, aimer les produits du verger et de la terre : les fruits et les légumes.

La deuxième édition de la Fraich'Attitude se déroulera du 17 au 28 mai 2006
Producteurs , coopératives , exportateurs, importateurs, grossistes , détaillants et chefs de rayon, mairies et collectivités, restaurateurs, écoles, associations, commerçants , lieux d'art et de culture, sites internet et blogs peuvent s'y associer et bénéficier du soutien d'Aprifel.

....Décoder l'assiette ...opération menée dans les lycées agricoles

Présentation d'un outil créé par le CEP de Florac, le Réseau Éducation au Développement(RED),

en partenariat avec une association du Burkina : « l'Afibala ». Le réseau Agriculture et développement durable a mis en place cette opération Dé(comme développement durable) Coo(comme coopération internationale) Dé ( comme éducation au Dé-veloppement) sur le principe d'un jeu de rôle sur l'alimentation scolaire, l'origine des aliments et une réflexion sur un comportement alimentaire durable.

En termes de contenus et de concepts, il s'agit de :

è Sensibiliser les acteurs de l'enseignement (apprenants, enseignants, ATOS, gestionnaires, infirmière...) à la notion de développement durable

è Intéresser les apprenants à la solidarité internationale notamment à travers la consommation (questionnements; de l'échelle locale au monde...)

è Former des citoyens responsables, conscients de l'équilibre nécessaire entre les enjeux environnementaux, économiques et sociaux du développement.

L'évènement a eu lieu en 2005 dans plusieurs EPL d'Aquitaine dont Pau, Bazas, Blanquefort et Périgueux soient plus de 600 élèves sensibilisés au Développement Durable et à la Coopération Internationale.

....Quel mode d'alimentation pour un développement durable

Conférence de Christian Rémésy - directeur de Recherche l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) de Clermont-Ferrand. Il en a également dirigé l'unité Maladies métaboliques et micronutriments, rattachée au Centre de recherche en nutrition humaine d'Auvergne.

Après une maîtrise en biochimie et physiologie et d'un DEA de Nutrition à la Faculté des sciences de Toulouse, Christian Rémésy obtenait une thèse de 3e cycle et une Thèse d'État sur le métabolisme hépatique à l'Université de Clermont-Ferrand.

Le Dr. Rémésy a participé à l'essor de la nutrition préventive en s'intéressant aux modes alimentaires et aux effets protecteurs puissants de certains aliments sur notre santé. Il est l'auteur de plus de 150 articles parus dans des revues scientifiques internationales et d'une centaine d'articles de vulgarisation. Il a également publié deux livres dans la collection Dominos, chez Flammarion : Alimentation et santé (traduit en 5 langues) et Les bonnes calories (traduit en 3 langues).

Son plus récent ouvrage " Que mangerons-nous demain ?" est paru en 2005 aux éditions Odile Jacob. Christian Rémésy y fait le point sur les bienfaits d'une saine alimentation et en appelle à une prise de conscience collective et à une prise en main politique de l'environnement alimentaire et de l'agriculture pour contrer le développement actuel de maladies comme l'obésité, le diabète et le cancer. Alors que nos connaissances sur les liens entre alimentation et santé sont de plus en plus sûres, nous continuons à être mal nourris. Christian Rémésy en appelle donc à la mobilisation des pouvoirs publics, des industriels, des agriculteurs et des consommateurs.

" ...Pour disposer d'une chaîne alimentaire équilibrée, il conviendrait de s'appuyer sur le développement d'une agriculture durable et nourricière, capable d'approvisionner les circuits de proximité en produits frais (viandes, fruits et légumes) et en aliments de base indispensables à l'équilibre alimentaire. L'agriculture biologique est un des modèles (mais pas le seul) de ce type d'agriculture avec des circuits de distribution appropriés. Une des bases d'une politique agricole nouvelle serait de soutenir le développement de circuits courts pour assurer une offre alimentaire plus saine en produits de base avec des prix incitatifs. Il s'agirait en fait de redéployer une partie de l'agriculture productiviste vers la satisfaction la plus directe possible des besoins des consommateurs, quitte à prendre en charge des transformations élémentaires (production d'huiles, de yaourts, de pain ou de fromages...) et d'organiser des structures de distributions appropriées (que l'on pourrait qualifier « d'agromarchés »).

Il serait nécessaire également que le secteur agroalimentaire adopte de bonnes pratiques nutritionnelles avec le soutien actif des pouvoirs publics pour réduire la production des calories vides ou cesser de manipuler le goût par des arômes artificiels. La richesse en micro nutriments de nombreux aliments pourrait être ainsi mieux assurée, par exemple celle du pain par l'utilisation de farines moins blanches et la description des types de farines utilisées. Chaque aliment pourrait bénéficier d'un descriptif précis sur son intérêt nutritionnel et sa composition globale devrait pouvoir être facilement perçue ( en particulier en sucres ou matières grasses ajoutées)...Finalement, l'avenir de notre alimentation nécessitera un engagement politique nouveau mais encore faut-il que les citoyens en débattent sérieusement et soient conscients de leur responsabilité..."

... Le programme NUTR'IA

Programme départemental éducatif nutrition santé pour :

• promouvoir une alimentation diversifiée en insistant plus particulièrement sur les fruits et légumes, produits laitiers et produits céréaliers insuffisamment consommés,
• encourager l'activité physique
• Favoriser le développement d'un environnement favorable à ces deux premiers objectifs au niveau des établissements scolaires et du milieu périscolaire.

La démarche, pilotée par l'Inspection Académique de la Gironde, s'efforce d'être positive, non culpabilisante et valorisante pour les enfants. Chaque établissement qui adhère à la charte reçoit une mallette pédagogique sur la nutrition et la santé. L'opération initiée en 2004 s'étend avec de nouveaux établissements.

....Jardins, diversité du patrimoine végétal et alimentation

Conférence de Myriam Reffay -Figarede

... Au moyen age, le potager et le jardin des simples servaient en premier lieu à la communauté monastique et à nourrir et à soigner les pauvres et les malades. Il trouvait une autre utilité auprès de la population paysanne, vivant aux alentours, qui venait se renseigner sur telle ou telle plante, connaître ses qualités et propriétés, l'identifier avant de pouvoir la cueillir en pleine nature ou la cultiver. Jardin botanique avant la lettre, le jardin monastique, au même titre que les peintures murales des églises, était un livre ouvert et vivant, destiné à transmettre un savoir à des populations ne sachant ni lire ni écrire.

Aujourd'hui, le jardin conserve à des degrés divers ses fonctions primordiales : nourricières, médicinales, décoratives. Sa beauté fragile demeure une source de plaisir et d'équilibre pour l'être humain qui citadin, dans notre société, se trouve trop souvent coupé de la nature. Dans notre univers obsédé par la vitesse et la performance, le jardin reste un lieu d'acquisition de connaissances, d'initiation, d'apprentissage, de mises en pratiques de vertus essentielles.

Le rôle de l'école

Alors, transmettre cet héritage culturel sur les plantes, la nature, la cuisine, si important et si complexe pour la construction de chaque individu, relève de la culture du groupe humain auquel il appartient mais aussi de l'école. Il y a nécessité d'œuvrer dans ce sens pour que les enfants restent sensibles à la diversité de la nature et des paysages, à la sagesse dont elle est porteuse : qu'ils puissent bénéficier d'une alimentation saine, simple et riche de multiples saveurs, tout en restant adaptée à leurs besoins nutritionnels.

L'expérience de création du jardin médiéval

En créant un jardin médiéval, Myriam Reffay a voulu contribuer à cette entreprise de transmission de l'amour, du respect, du soin et de la connaissance que l'on doit aux plantes. Une connaissance ethnobotanique qui porte sur leur identification, leurs propriétés, et leurs usages. Et aussi sur leurs représentations sociales et symboliques, les croyances qui leur étaient attachées. Pour éclairer l'évolution de nos rapports avec le monde végétal et peut-être puiser dans le passé, des éléments susceptibles de nous faire réfléchir et d'enrichir notre approche actuelle...

En savoir plus :
http://www.ohlegumesoublies.com/prochaine_animation.asp