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A l'époque romaine, la fréquence des périodes de sécheresse dans le monde méditerranéen, l'installation des garnisons dans tout l'empire et l'expansion économique des villes, créé d'énormes besoins en alimentation d'eau. Au fur et à mesure du développement de l'Empire, boire de l'eau courante devient un besoin incontournable, mais aussi un enjeu politique majeur : l'approvisionnement des grandes zones urbaines prend une telle dimension, que cela devient l'objet de toute une politique de grands travaux. C'est ainsi que le Pont du Gard va être construit sous l'Empereur Claude, autour de 50 après J.C., afin d'alimenter la ville nouvelle de Nîmes (Nemausus) et qu'à Bordeaux (Burdigala), un aqueduc est bâtit entre le premier et le troisième siècle après J.C. Il était alimenté par le captage de deux sources sur la commune de Villenave-d'Ornon et cheminait vers le Nord, passait par la Barrière de Toulouse, pour aboutir aux environs de la Place Pey-Berland. Au fil des siècles, Rome va considérer l'eau comme un instrument de pouvoir et construire des aqueducs de plus en plus importants, afin de bien montrer sa capacité à maîtriser cet élément de la nature. Afin d'affirmer leur autorité et se faire accepter, les empereurs romains vont faire de l'eau le symbole de toute leur puissance civilisatrice. Fournir de l'eau potable en abondance, pour construire des thermes, agrémenter les villes était devenu un véritable enjeu, afin que chacun puisse ressentir le bonheur et la fierté d'être romain ! De cette manière, au 4ème siècle ap. J-C, Rome bénéficiera de 300 châteaux d'eau, 1.352 fontaines, 967 établissements de bains gratuits et 700 bassins et chaque habitant a plus de un mètre cube d'eau par jour à sa disposition, soit une quantité deux fois supérieure à celle des citadins du XXIème siècle. Dans l'esprit des romains, l'accés à l'eau courante et l'aqueduc étaient devenus des signes de puissance comparables aux pyramides ou aux temples grecs, tout en présentant un aspect beaucoup plus pratique et plus fonctionnel ! Malheureusement, pour acheminer toute cette eau dans chaque habitation, les Romains ont utilisé un métal nouveau, très dense et très pratique : le plomb. Mais, celui-ci est aussi très toxique et génère une forme d'intoxication, qui constitue une maladie mortelle, tout à fait inconnue à cette époque : le saturnisme. Et certains historiens considèrent que cette maladie n'est pas étrangère à l'affaiblissement, puis à la disparition de la civilisation romaine ....
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