Facile à lire et très détaillé, cet ouvrage constitue une réflexion approfondie, sur la longue histoire des hommes et sur les fondements de leur évolution. Les auteurs soulèvent de nombreuses questions à propos du « propre de l’homme », de la place de l'espèce humaine dans son environnement, ainsi que sur ses liens avec la nature ? Pascal Picq et Yves Coppens expliquent en détail les stratégies écologiques du goût, en pratique chez les premiers « singes gourmets ».
Parallèlement, ils mettent en évidence le lien étroit qui a toujours existé entre : régime alimentaire, développement cérébral et social. A travers les régimes alimentaires des primitifs, ils analysent, insistent et développement largement le côté « omnivore opportuniste » de l’espèce humaine. En observant le plaisir sensoriel des primates, ils expliquent la lente co-évolution des plantes et des animaux, depuis la fin de l’ère secondaire et replacent l’alimentation végétale, au cœur de notre évolution alimentaire. En analysant la révolution culinaire, que constitue le passage du cru au cuit, ils montrent l’importance de cette étape décisive, à la fois dans les comportements sociaux et le partage du plaisir. De la même manière, ils abordent les problèmes de la représentation sociale des aliments, au sein du groupe, afin d’aboutir au « paradoxe de l’omnivore », largement développé par Claude Fishler. En effet, tout ce qui est biologiquement comestible pour l’espèce humaine, n’est pas culturellement consommable ! |